You have a very big problem

"Not Syria with your french car."
"Sorry ?"
"You have a very big problem."

Levés a l'aube ce matin, nous bouclons nos affaires. Un dernier coup d'œil à cette jolie ville et direction la frontière. Nous traversons Antioche endormie (la ville, pas nous, quoi que ..). 1h plus tard, nous apercevons la frontière syrienne.

Sereins, détendus, souriants et joyeux, nous nous dirigeons à pas tranquilles vers la sortie de la Turquie où nous présentons candidement nos passeports. Premiers froncements de sourcils : le garde nous envoie dans le dédale des bureaux en quête des tampons salvateurs. Bruno est conduit par un sympathique turc vers le guichet pendant que madame se fait offrir son premier thé de la journée. Rapidement, nous saisissons les anomalies qui risquent d'arrêter le voyage :
- Nous ne sommes pas propriétaires de la voiture
- Nous ne sommes pas entrés avec cette voiture en Turquie,
- Nous n'avons donc pas les bons tampons sur nos passeports.

De fil en aiguille, nous rencontrons le big boss qui nous propose des solutions douteuses : retour en bus à Istanbul ou Evenas récupère la voiture, passage au consulat à Ankara pour avoir de multiples tampons, camping à la douane et finalement abandon de la belle dans un fossé barbelé.

Une jeune femme très sympa nous traduit les propos du boss :
"Not Syria with your french car"
" Sorry ? "
" You have to go back with Evenas, You have a very big problem. "

Inquiets, nous attendons 9h que le boss ait fini son petit déj pour reprendre les négociations. Serons-nous vraiment bloqués là ?

Nos papiers circulent un bon moment dans la douane, de mains en mains, de bureaux en bureaux, les versions de notre histoire se multiplient grâce aux interprètes arabes parlant quelques mots d'anglais et qui transfèrent notre dossier ...
De ce circuit obscur débouche une personne calme, qui, sans poser de questions, s'enferme avec notre dossier dans chacun des bureaux.
Nous sommes quand même un peu stressés .. et finalement, il ressort en nous demandant de lui montrer la voiture. Une fois la validation oculaire effectuée, il rend le dossier " Bye bye, go to Syria"

Le very big problem semble résolu .. il nous faudra pourtant encore une bonne heure pour que le dernier garde (celui là même qui nous ouvrira, ou pas, la porte) comprenne pourquoi on passe sans les bons tampons ...

et nous passons .. coté syrien les choses sont bizarrement beaucoup plus simples. la seule difficulté est d'arriver à bien jouer des coudes pour atteindre le préposé au carnet de passage en douane.
Carnet qui nous a d'ailleurs sauve la mise. Sans lui .. pas sur qu'on passait. Un dernier bakchich pour obtenir l'ouverture de la dernière barrière,

welcome to syria !